Derrière le masque 3. La prise de l’ours
|
Ce troisième tome de Derrière le masque aborde le thème délicat de la santé mentale. Dépression, angoisse de la performance, crises de panique, idées suicidaires sont malheureusement le lot de plusieurs adolescents et leurs proches.
Un extrait...
|
Olivier
Un bruit de voix me sort du sommeil. Ma mère crie : - Tu comprends rien! Ils vont lui faire du mal, je te dis. Je dois y aller! - Annie, calme-toi! Étienne va très bien. J’ouvre mon téléphone pour voir quelle heure il est. Nous sommes au beau milieu de la nuit. Il est presque deux heures du matin. Je grommelle. Tu parles d’une heure pour se quereller. J'ai de l'école demain! - Je le sais qu'ils lui veulent du mal. Tu peux pas comprendre. La croix, là... c'est un signe. - La croix? Quelle croix? Merde! Ça fait combien de nuits que tu dors pas? - Mais je peux pas dormir quand mes enfants sont en danger! Il faut qu'on parte d'ici... La maison, elle me l'a dit. - La maison? C'est pas vrai! Tu recommences à avoir des hallucinations? |
Mon cœur s’arrête de battre. Non! Pas ça! Merde! Ma mère fait une psychose! Je saute hors du lit et me dirige vers la cuisine où je trouve ma mère, appuyée contre le comptoir, le regard flou. Elle ressemble à un petit animal effrayé, acculé au pied du mur. Mon père est également en mode défensif. Je reconnais la posture qu’il a lorsqu’il tente de calmer Étienne quand celui-ci faisait une crise. Il se tient cependant loin d’elle.
- Tu penses que je suis folle! Ah! Je comprends maintenant! T’es de leur bord. Tu veux faire du mal aux enfants toi aussi!
- OK! Ça suffit, on va à l’hôpital. J’aurais jamais dû te croire quand tu disais que t'allais bien.
- Non! Je te laisserai pas m’enfermer! Les enfants ont besoin de moi!
Je m'approche doucement de mes parents.
- Je vais très bien maman...
- Pourquoi tu mens tout le temps? Pourquoi tu les laisses faire? Je sais, maintenant, Oli. Je sais ce qu'ils te font... Mais je les laisserai plus t'avoir.
Ma mère a l'air complètement perdu. Elle ne regarde même pas dans ma direction, comme si elle me voyait devant elle. Elle parle à l'air devant elle.
- Maman?
J'agite une main pour montrer où je suis. Elle ne bronche pas.
- Je les vois, dans ma tête. Toutes les scènes... Ils te battent. Mais c'est fini. Fini.
- Olivier! Retourne dans ta chambre! me dit mon père. T’as pas besoin d’assister à ça!
Ma mère relève la tête et me fixe droit dans les yeux. Cette fois-ci, elle me voit. Son regard s’adoucit. Elle me fait signe de la rejoindre.
- Viens, mon Olilou!
Olilou? Elle ne m’a pas affublé de ce surnom ridicule depuis que j’ai sept ou huit ans! Me voit-elle comme un enfant? Elle semble terrorisée. Pauvre maman! Elle ne va pas bien du tout. Elle me fait encore signe de la rejoindre.
- Viens, mon bébé. Je laisserai pas le méchant garçon te faire du mal. Maman va te protéger…
Mon cœur se serre dans ma poitrine. Elle a complètement perdu la tête. Elle me parle comme si j’avais trois ou quatre ans.
- Tu penses que je suis folle! Ah! Je comprends maintenant! T’es de leur bord. Tu veux faire du mal aux enfants toi aussi!
- OK! Ça suffit, on va à l’hôpital. J’aurais jamais dû te croire quand tu disais que t'allais bien.
- Non! Je te laisserai pas m’enfermer! Les enfants ont besoin de moi!
Je m'approche doucement de mes parents.
- Je vais très bien maman...
- Pourquoi tu mens tout le temps? Pourquoi tu les laisses faire? Je sais, maintenant, Oli. Je sais ce qu'ils te font... Mais je les laisserai plus t'avoir.
Ma mère a l'air complètement perdu. Elle ne regarde même pas dans ma direction, comme si elle me voyait devant elle. Elle parle à l'air devant elle.
- Maman?
J'agite une main pour montrer où je suis. Elle ne bronche pas.
- Je les vois, dans ma tête. Toutes les scènes... Ils te battent. Mais c'est fini. Fini.
- Olivier! Retourne dans ta chambre! me dit mon père. T’as pas besoin d’assister à ça!
Ma mère relève la tête et me fixe droit dans les yeux. Cette fois-ci, elle me voit. Son regard s’adoucit. Elle me fait signe de la rejoindre.
- Viens, mon Olilou!
Olilou? Elle ne m’a pas affublé de ce surnom ridicule depuis que j’ai sept ou huit ans! Me voit-elle comme un enfant? Elle semble terrorisée. Pauvre maman! Elle ne va pas bien du tout. Elle me fait encore signe de la rejoindre.
- Viens, mon bébé. Je laisserai pas le méchant garçon te faire du mal. Maman va te protéger…
Mon cœur se serre dans ma poitrine. Elle a complètement perdu la tête. Elle me parle comme si j’avais trois ou quatre ans.