Lili-la-Lune 4. La chute du monarque
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Un extrait...
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La mère des jumeaux éclate en sanglots à l’autre bout du fil. Ça y est! Mon cœur vient de me lâcher. Je m’affole. Guillaume? Pas lui. Pas…
–Qu’est-ce qui se passe? –Guillaume a eu un accident… –Il va bien? Il est où? Je peux lui parler? –Non, tu ne peux pas lui parler. Il est inconscient, Lili. Il est en traumatologie. Il vient tout juste d’arriver en ambulance. Il est mal en point. Très mal en point… J’ai l’impression que chacun de ses mots est un coup de masse que je reçois en pleine gueule. Guillaume. Accident. Inconscient. Traumatologie. Ambulance. Mal en point. Pas lui! |
–Euh… Il va s’en sortir, non?
Ma voix est étrange. Je ne la reconnais pas. Est-ce bien moi qui parle?
–On ne sait pas.
Je hurle:
–Comment ça, on ne sait pas?
Mon cerveau dérape. Je ne vois plus rien autour de moi. Je n’entends que les battements de mon cœur dans ma tête.
–Parce qu’on ne le sait pas encore. Il est vraiment mal en point…
Ce n’est pas vrai. Toute cette conversation n’a pas lieu. Guillaume va bien. Il est pris dans un bouchon de circulation. Son téléphone est tombé par terre et il n’arrive pas à le prendre… Tout ceci n’est qu’un rêve. Je dors sur le sofa.Oui, je me suis endormie sur cette émission de cuisine à la noix! Je me pince. Zut! Ce n’est pas un cauchemar. C’est bien réel.
–Lili? Tu es toujours là?
–Oui. Je m’en viens. Dis à Guillaume que j’arrive. Je vais… L’autobus passe dans quelques minutes. Dis-lui de m’attendre. J’arrive…
Elle m’interrompt:
–Lili! Arrête! C’est inutile de venir. Je suis déjà là. Prends soin d’Évy, d’accord? Je vous rappellerai quand j’en saurai plus.
Elle coupe la ligne.
–Non… Attends. Je ne peux pas rester ici.
Je secoue le téléphone en espérant que la ligne revienne, puis je le jette sur la table. Je me tourne vers mon amie.
–Je ne peux pas rester ici…
–Ferme-la, Lili. Mon frère est en train de mourir, alors ferme-la!
La phrase d’Évelyne vient de m’assommer. Je m’écroule sur une chaise.
–Tais-toi, Évy! Il ne va pas mourir…
Mon amie m’envoie un regard désespéré. La mère des jumeaux m’a demandé de prendre soin d’elle, mais comment le pourrais-je? Je n’ai même pas la force de bouger. Ma meilleure amie s’est écroulée dans un coin de la cuisine, contre les portes d’armoires et elle pleure, la tête contre les genoux.
Je n’irai pas à mon cours cet après-midi. C’est idiot, mais c’est la seule chose qui me vient à l’esprit.
Je n’irai pas en classe cet après-midi…
Ma voix est étrange. Je ne la reconnais pas. Est-ce bien moi qui parle?
–On ne sait pas.
Je hurle:
–Comment ça, on ne sait pas?
Mon cerveau dérape. Je ne vois plus rien autour de moi. Je n’entends que les battements de mon cœur dans ma tête.
–Parce qu’on ne le sait pas encore. Il est vraiment mal en point…
Ce n’est pas vrai. Toute cette conversation n’a pas lieu. Guillaume va bien. Il est pris dans un bouchon de circulation. Son téléphone est tombé par terre et il n’arrive pas à le prendre… Tout ceci n’est qu’un rêve. Je dors sur le sofa.Oui, je me suis endormie sur cette émission de cuisine à la noix! Je me pince. Zut! Ce n’est pas un cauchemar. C’est bien réel.
–Lili? Tu es toujours là?
–Oui. Je m’en viens. Dis à Guillaume que j’arrive. Je vais… L’autobus passe dans quelques minutes. Dis-lui de m’attendre. J’arrive…
Elle m’interrompt:
–Lili! Arrête! C’est inutile de venir. Je suis déjà là. Prends soin d’Évy, d’accord? Je vous rappellerai quand j’en saurai plus.
Elle coupe la ligne.
–Non… Attends. Je ne peux pas rester ici.
Je secoue le téléphone en espérant que la ligne revienne, puis je le jette sur la table. Je me tourne vers mon amie.
–Je ne peux pas rester ici…
–Ferme-la, Lili. Mon frère est en train de mourir, alors ferme-la!
La phrase d’Évelyne vient de m’assommer. Je m’écroule sur une chaise.
–Tais-toi, Évy! Il ne va pas mourir…
Mon amie m’envoie un regard désespéré. La mère des jumeaux m’a demandé de prendre soin d’elle, mais comment le pourrais-je? Je n’ai même pas la force de bouger. Ma meilleure amie s’est écroulée dans un coin de la cuisine, contre les portes d’armoires et elle pleure, la tête contre les genoux.
Je n’irai pas à mon cours cet après-midi. C’est idiot, mais c’est la seule chose qui me vient à l’esprit.
Je n’irai pas en classe cet après-midi…