Lili-la-Lune - hors série
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J’entre et descends l’escalier qui mène au sous-sol en retenant mon souffle. Je suis à peu près certain qu’il s’y trouve… Comme moi, toutes ses consoles de jeux y sont et il y passe le plus clair de son temps.
Dès que j’atteins le milieu de l’escalier, je le vois, affalé sur le divan, les pieds sur le dossier et la tête en bas, des écouteurs sur les oreilles. Il pianote quelques instants sur son iPod, puis il ferme les yeux et laisse sa tête retomber complètement vers l’arrière. Il ne porte qu’un pantalon de pyjama carrelé vert et gris. Ses pieds nus battent la cadence. Il soupire et ouvre les yeux. Il me trouve figé dans l’escalier, la main sur la rampe. Qu’est-ce que j’ai à le fixer de la sorte? Mes mains sont moites et mon cœur menace de me sortir de la poitrine. Evan fronce les sourcils et, d’un mouvement brusque, il se hisse sur le divan et s’assoit bien droit en me fixant à son tour. Il cligne des yeux et se secoue la tête, comme s’il voulait s’assurer que je suis bien réel. Nos yeux se croisent. Un ange passe. Un courant me traverse de la tête aux pieds. Mon ventre se tord doucement. Un frisson me parcourt l’échine. Ses yeux sont d’un vert éclatant. Je ne les ai jamais vus aussi intenses. Il est... Woah! Evan Beauchemin! Tu m’as ensorcelé, ou quoi? Qu’est-ce qui se passe? Mon visage devient chaud et mes jambes ramollissent à un point tel que je remercie la rampe d’escalier de me soutenir. Ce que je ressens n’a rien à voir avec la peur, comme je le croyais… Je ne suis pas effrayé ; je suis subjugué. Je n’ai qu’une seule envie : me jeter sur lui et le prendre dans mes bras. Je demande à ma tête d’arrêter de me répéter qu’il est beau. |
Mais il est TELLEMENT beau. Ses cheveux châtains en bataille. Ses yeux verts fixés sur moi. Ses épaules de nageurs et son ventre digne d’une annonce de sous-vêtements. Je ferme les yeux. C’est trop…
Encore une fois, la rampe de l’escalier me sauve la vie. Je tangue et m’y tiens de toutes mes forces. Je n’ai jamais rien ressenti d’aussi fort de toute ma vie. Un étrange brasier monte en moi et je lutte aussi fort que je le peux contre d’étranges pulsions. Mais les yeux fermés, c’est mon imagination qui prend le contrôle. Je m’imagine l’embrasser. Comme dans mon rêve. Ce serait si bon…
NON!
- Qu’est-ce que tu fais là, Ben?
Pourquoi je ressens toutes ces émotions pour LUI? C’est la faute de Josianne et toutes ces idioties qu’elle nous a dites. Elle m’a mis des idées dans la tête, elle…
Puis je me rappelle mon malaise avec Noémie. Et celui avec Josianne. Et au fait qu’Evan occupait toutes mes pensées dès que je les touchais. Est-ce que… Je pensais vraiment à Evan, chaque fois? Oh! Non… Mais non! Je ne peux pas être attiré par lui. Je ne peux pas être… amoureux de lui. Je sais que ce genre de chose est possible. Mais pas moi. Moi? Vraiment? Et pas avec lui. Pas de lui. Pitié, non.
- Ben?
J’ouvre les yeux. Le flot d’émotions refait surface. Le visage chaud et les jambes flageolantes. Le coup de poing… Il ne faut pas qu’Evan se rende compte de mon émoi. Il est probablement trop tard. J’ai l’air d’un crétin, figé dans cet escalier. Bon sang! Benjamin, bouge. Je me racle la gorge. Vas-y, parle. N’importe quoi, mais parle!
- Ton père m’a appelé. Il m’a dit que tu n’allais pas bien, alors je suis venu.
Le sourire d’Evan (il souriait?) s’évanouit. Il hoche la tête d’un air déçu.
- Mon père, ouais… j’aurais dû m’en douter.
Evan remet ses écouteurs et s’affale de nouveau contre le divan. Il ferme les yeux. Il me boude. Une étrange tendresse m’envahit. Tout d’un coup, je me sens léger… Il m’a tellement manqué, cette espèce de grand clown égocentrique. Il est tellement mignon avec sa moue d’enfant gâté. Je meurs d’envie de le prendre dans mes bras et de le…
Merde! Qu’est-ce qui ne va pas avec moi? Je ne peux pas faire une telle chose, voyons. Secoue-toi, Benjamin! Reprends-toi…
Encore une fois, la rampe de l’escalier me sauve la vie. Je tangue et m’y tiens de toutes mes forces. Je n’ai jamais rien ressenti d’aussi fort de toute ma vie. Un étrange brasier monte en moi et je lutte aussi fort que je le peux contre d’étranges pulsions. Mais les yeux fermés, c’est mon imagination qui prend le contrôle. Je m’imagine l’embrasser. Comme dans mon rêve. Ce serait si bon…
NON!
- Qu’est-ce que tu fais là, Ben?
Pourquoi je ressens toutes ces émotions pour LUI? C’est la faute de Josianne et toutes ces idioties qu’elle nous a dites. Elle m’a mis des idées dans la tête, elle…
Puis je me rappelle mon malaise avec Noémie. Et celui avec Josianne. Et au fait qu’Evan occupait toutes mes pensées dès que je les touchais. Est-ce que… Je pensais vraiment à Evan, chaque fois? Oh! Non… Mais non! Je ne peux pas être attiré par lui. Je ne peux pas être… amoureux de lui. Je sais que ce genre de chose est possible. Mais pas moi. Moi? Vraiment? Et pas avec lui. Pas de lui. Pitié, non.
- Ben?
J’ouvre les yeux. Le flot d’émotions refait surface. Le visage chaud et les jambes flageolantes. Le coup de poing… Il ne faut pas qu’Evan se rende compte de mon émoi. Il est probablement trop tard. J’ai l’air d’un crétin, figé dans cet escalier. Bon sang! Benjamin, bouge. Je me racle la gorge. Vas-y, parle. N’importe quoi, mais parle!
- Ton père m’a appelé. Il m’a dit que tu n’allais pas bien, alors je suis venu.
Le sourire d’Evan (il souriait?) s’évanouit. Il hoche la tête d’un air déçu.
- Mon père, ouais… j’aurais dû m’en douter.
Evan remet ses écouteurs et s’affale de nouveau contre le divan. Il ferme les yeux. Il me boude. Une étrange tendresse m’envahit. Tout d’un coup, je me sens léger… Il m’a tellement manqué, cette espèce de grand clown égocentrique. Il est tellement mignon avec sa moue d’enfant gâté. Je meurs d’envie de le prendre dans mes bras et de le…
Merde! Qu’est-ce qui ne va pas avec moi? Je ne peux pas faire une telle chose, voyons. Secoue-toi, Benjamin! Reprends-toi…