Lili-la-Lune 6. Titre inconnu
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Un extrait...
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- S’il prenait ses antidouleurs, aussi, il souffrirait peut-être moins et il serait moins désagréable pour tout le monde.
Ma mère m’observe en se mordillant les lèvres. - Les antidouleurs n’ont pas d’effet, Lili, tu le sais bien. - Quoi? Mais non. Il les prend n’importe comment! Ma mère fronce les sourcils. - Non. Il les prend comme il le faut. Cathou y veille personnellement. - C’est faux. Je devais lui rappeler sans arrêt de les prendre. |
- Sa mère est infirmière, Lili. Tu crois vraiment qu’elle l’aurait laissé prendre des médicaments n’importe comment?
- Mais quand je lui demandais s’il les avait pris, il me disait qu’il avait oublié… Je ne comprends pas. Pourquoi il m’aurait menti?
Ma mère hausse les épaules. Je me relève. Mon cœur bat à tout rompre.
- Pourquoi il souffre autant s’il prend ses antidouleurs?
- Tu ne le sais pas? Personne ne t’a parlé de la raison pour laquelle il a passé le dernier mois en Floride?
Je hoche la tête. De quoi parle-t-elle, encore?
- J’imagine qu’Evy voulait t’épargner. Il a une douleur fantôme. Sa jambe lui fait mal et rien ne le soulage à part la morphine, mais il en déteste les effets secondaires.
J’acquiesce. Guillaume n’a jamais aimé les effets de la drogue ni de l’alcool d’ailleurs. Il aime garder le contrôle. Ma mère poursuit :
- On lui a fait une panoplie d’examen sans trouver la cause de ses douleurs fantôme. Martin a un collègue à Miami dont l’épouse travaille en neurologie et il l’a consultée. Ils se sont rendus en Floride et Guillaume a rencontré des spécialistes. Ils croient avoir trouvé une solution. Il va se faire opérer à Miami, le mois prochain.
Un frisson me parcourt l’échine. Interdite, je fixe ma mère.
- Mais non… Ils ne peuvent pas l’anesthésier. C’est trop risqué! Avec son coma et tout, il pourrait mourir!
Guillaume a été maintenu dans un coma artificiel pendant trois semaines et les anesthésies doivent être évitées le plus possible. Lors de ses chirurgies plastiques, les médecins préféraient ne pas l’endormir parce qu’il y avait des risques qu’il ne se réveille pas. Ma mère hoche la tête.
- Il semble que les chances de décès soient peu élevées. Un mince 10%.
J’échappe un cri.
- 10%, c’est énorme! Maman!
Ma mère baisse la tête.
- Oui, tu as raison. Je trouve ça risqué, moi aussi. Cathou dit que Guillaume préfère encore mourir que de vivre ainsi. Il souhaite aller jusqu’au bout, et je dois avouer que je le comprends. Ce n’est pas une vie… Oh! Ma Lili, mais je croyais que tu savais tout ça. Évelyne et toi, vous vous dites tout, d’habitude.
Maman me prend dans ses bras. Je pleure tellement que j’en perds le souffle. Pourquoi Guillaume ne m’a-t-il rien dit au sujet de sa douleur? Je l’accablais de reproches et il ne m’a jamais mentionné que ses médicaments ne fonctionnaient pas. Ou… peut-être qu’il m’en a parlé et que je ne l’ai pas cru? Je ne m’en rappelle pas.
- Mais quand je lui demandais s’il les avait pris, il me disait qu’il avait oublié… Je ne comprends pas. Pourquoi il m’aurait menti?
Ma mère hausse les épaules. Je me relève. Mon cœur bat à tout rompre.
- Pourquoi il souffre autant s’il prend ses antidouleurs?
- Tu ne le sais pas? Personne ne t’a parlé de la raison pour laquelle il a passé le dernier mois en Floride?
Je hoche la tête. De quoi parle-t-elle, encore?
- J’imagine qu’Evy voulait t’épargner. Il a une douleur fantôme. Sa jambe lui fait mal et rien ne le soulage à part la morphine, mais il en déteste les effets secondaires.
J’acquiesce. Guillaume n’a jamais aimé les effets de la drogue ni de l’alcool d’ailleurs. Il aime garder le contrôle. Ma mère poursuit :
- On lui a fait une panoplie d’examen sans trouver la cause de ses douleurs fantôme. Martin a un collègue à Miami dont l’épouse travaille en neurologie et il l’a consultée. Ils se sont rendus en Floride et Guillaume a rencontré des spécialistes. Ils croient avoir trouvé une solution. Il va se faire opérer à Miami, le mois prochain.
Un frisson me parcourt l’échine. Interdite, je fixe ma mère.
- Mais non… Ils ne peuvent pas l’anesthésier. C’est trop risqué! Avec son coma et tout, il pourrait mourir!
Guillaume a été maintenu dans un coma artificiel pendant trois semaines et les anesthésies doivent être évitées le plus possible. Lors de ses chirurgies plastiques, les médecins préféraient ne pas l’endormir parce qu’il y avait des risques qu’il ne se réveille pas. Ma mère hoche la tête.
- Il semble que les chances de décès soient peu élevées. Un mince 10%.
J’échappe un cri.
- 10%, c’est énorme! Maman!
Ma mère baisse la tête.
- Oui, tu as raison. Je trouve ça risqué, moi aussi. Cathou dit que Guillaume préfère encore mourir que de vivre ainsi. Il souhaite aller jusqu’au bout, et je dois avouer que je le comprends. Ce n’est pas une vie… Oh! Ma Lili, mais je croyais que tu savais tout ça. Évelyne et toi, vous vous dites tout, d’habitude.
Maman me prend dans ses bras. Je pleure tellement que j’en perds le souffle. Pourquoi Guillaume ne m’a-t-il rien dit au sujet de sa douleur? Je l’accablais de reproches et il ne m’a jamais mentionné que ses médicaments ne fonctionnaient pas. Ou… peut-être qu’il m’en a parlé et que je ne l’ai pas cru? Je ne m’en rappelle pas.